La clique3 by Harrison Lisi

La clique3 by Harrison Lisi

Auteur:Harrison, Lisi [Harrison, Lisi]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-07-14T23:18:56+00:00


— Ella.

Une voix familière résonna contre les murs nus.

— Encore moi, annonça la voix à l’accent chantant. Je m’appelle Nigel.

Alicia essuya son front luisant à l’aide d’une serviette tachée de gaspacho avant de se tourner vers lui. Son torse pâle était caché par un t-shirt de concert vintage annonçant deux gars aux tresses africaines du nom de Milli Vanilli.

— Qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en français.

Quelle différence ça faisait, maintenant, qu’il sache qu’elle était à demi Américaine? Il était aussi probable (zéro moins diez) qu’elle apparaisse dans le vidéoclip de ; i ! qu’il était possible que Nigel soit un des juges du concours.

— Je pensais que tu étais Espagnole, quand on s’est rencontrés, chanta-t-il, mais je t’ai entendue parler à la piscine, et ton accent semble américain.

Il sourit, révélant à nouveau ses dents croches.

— Alors, on peut se tenir ensemble.

— Attends... Tu pensais que j’étais Espagnole ?

Alicia retrouva espoir, en poussant sa colonne de serviettes dans une des machines avant de claquer fermement la porte.

— J’adore!

— Ouais, tu as l’air d’une Espagnole.

Il rougit, ce qui révéla que de toute évidence, passer pour une Espagnole n’était pas une mauvaise chose.

— Je le suis à moitié, admit-elle.

Les yeux bleus de Nigel s’illumèrent, comme si Alicia s’était glissée derrière eux pour en actionner l’interrupteur.

— J’imagine que tu passeras l’audition pour le vidéoclip, oui ?

Il pinça son t-shirt entre ses doigts pour l'éloigner de son torse suant.

Alicia regarda Nigel de plus près pour la première fois. Les gars aux cheveux blonds n’avaient jamais vraiment été son genre, mais nul doute qu’il était a-do-ra-ble.

Ses yeux bleu foncé, ses cheveux blonds coupés court, ses abdos bien définis, son accent étranger, sa peau sans boutons et son menton sans poils lui feraient gagner une note de dix, à Westchester. Mais il était Britannique, et Alicia s’était lancée dans une mission de menes, et non dans une mission menbrit (meneuse britannique). Il représentait donc une perte de temps.

« Dommage. »

— On verra.

Alicia haussa les épaules, coupant net à la conversation comme une coiffeuse tranchant des pointes fourchues. Il était temps qu’il parte. Il était temps qu’il cesse de la regarder dans cet affreux uniforme de femme de chambre, dans la blanchisserie humide, entourée de serviettes tachées par d’autres gens.

Elle avait songé à lui expliquer sa situation, mais conclut que tout ça était trop compliqué pour un gars qui ne se classait pas dans ses béguins. Surtout le fait que ses parents avaient refusé de lui venir en aide. Elle avait elle-même de la difficulté à le comprendre.

— Tu ferais mieux de partir.

Alicia vida la moitié d’une bouteille remplie d’un liquide bleu dans la machine et la mit en marche.

— J’en ai d’autres ! cria Nina du haut de l’escalier en béton.

Alicia put entendre le bruit sourd du sac qu’elle laissa tomber avant de lui donner un coup de pied. Il déboula bruyamment l’escalier. Le paon déploya ses ailes, gloussa et prit son envol.

Alicia et Nigel entrèrent en collision dans leur recherche d’un abri dans la minipièce carrée.



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